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autres pas, ou presque pas. Les bouddhistes ont pour acolytes, ou pour semblable fonction, des bonzesses, dont l’accoutrement fait penser au costume des religieuses catholiques. Les shintoïstes, sans avoir de bonzesses, n’excluent pas cependant les femmes de leurs fonctions rituelles. Les uns et les autres surtout considèrent le défunt qu’ils portent en terre ou au four crématoire, comme un dieu auquel ils rendent des honneurs divins, au préjudice du vrai Dieu.

Mais la plus cruelle injure de toutes pour Jésus-Hostie est sans contredit le spectacle des fêtes païennes dont le bruyant écho parvient jusqu’au temple catholique. Ces pauvres païens qui ne cherchent leur bonheur que sur cette terre, lorsqu’il y a une fête publique — et il y en a souvent — s’y jettent éperdument avec une passion qui ne connaît aucun frein. Alors l’argent ne compte plus et les épargnes recueillies avec peine n’ont pas d’autre destination que le désordre et la débauche. Aussi, on ne peut voir sans amère tristesse à quels épouvantables excès se livrent ces malheureux : ils deviennent comme possédés d’une folie brutale. Pauvres gens !

Oui, pauvres gens ! et pauvre Jésus ! Vraiment, qui pourrait dire combien il souffre en pays de mission ? Lui qui voit tout, entend tout, connaît même le fond des cœurs, comme il doit gémir de la solitude qu’il habite, de l’insensibilité qui l’entoure et de l’idolâtrie qui l’insulte !

Vous donc qui vivez en pays catholiques, songez souvent, je vous prie, au Dieu de nos autels en pays de