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MOYENS D’APOSTOLAT

de la religion. Or, il faudrait fonder de telles églises dans toutes les grandes villes, autant pour y rallier les chrétiens que pour y faire de nouvelles conquêtes.

Les écoles sont aussi — qui en doutera ? — un grand moyen de propagande. Les enfants, jusqu’à l’âge de quinze ou seize ans, n’ont du naturel japonais que ce qu’il possède de simple, de loyal et de gracieux tout à la fois. On ne trouve pas chez eux le formalisme superficiel et convenu qu’on remarque chez les adultes. Ces chers petits sont donc bien propres à recevoir une formation plus vraie et plus sainte que celle qu’ils reçoivent au sein du paganisme.

Il est vrai que les lois du pays, gardant le contrôle absolu de l’instruction, permettent difficilement des écoles primaires d’initiative privée. Il n’en est pas de même des écoles supérieures, à part les universités ; on peut facilement obtenir leur octroi de fondation et d’enseignement libre.

Or, l’avantage de ces écoles pour le progrès de la religion n’est pas minime. Par les enfants qu’on y instruit, on procure à la religion un prestige qui s’étend non seulement à la génération présente, mais aussi à la génération future. Souvent les enfants peuvent tout sur le cœur de leurs parents ; alors par eux, on peut gagner des familles entières au catholicisme. D’un autre côté, même lorsque ces enfants demeurent, malgré tout, ainsi que leurs parents, irréductibles devant le spectacle de la vie chrétienne, dont ils sont les témoins dans les écoles, ce contact pourtant ne reste pas sans résultat. Plus tard, lorsqu’ils sont sortis de l’école, ils se souviennent de leurs maîtres, ils respectent leurs croyances, et bien loin d’être pour eux des ennemis, ils