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PROPOS JAPONAIS

nais qui sont scrupuleusement attachés à leurs coutumes, s’en offusquent instinctivement, et du coup, se trouvent mal disposés à entrer en relations avec lui. Le catéchiste indigène, au contraire, n’a pas les mêmes difficultés. Aussi, ses avances restent-elles rarement sans résultat.

Inutile d’ajouter que ces catéchistes, il faut les former par une instruction plus complète et plus solide que pour les autres chrétiens. De plus, aussi longtemps qu’ils sont au service du missionnaire, celui-ci doit les faire vivre avec leurs familles, s’il veut les consacrer exclusivement à une telle besogne : ceci est de rigueur, s’il tient à bénéficier d’un concours entier et constant.

Parmi les œuvres de propagande, la fondation de nouvelles églises est sans contredit la principale. La seule présence, dans une localité, d’un temple catholique, si modeste et si pauvre soit-il, produit une impression considérable. Heureusement, il existe encore parmi ce peuple, nombre d’âmes simples, droites et consciencieuses, qui n’ont d’autre tort que leur ignorance de la vérité et de la lumière. Or, ces âmes, en voyant une église catholique, éprouvent une mystérieuse curiosité qui les rend inquiètes et chercheuses, et les achemine peu à peu vers la conversion.

En outre, surtout dans le Hokkaido, pays d’exploitation et de colonisation récente, qu’on appelle pour cette raison « l’Amérique du Japon », il existe ça et là des chrétiens émigrés de leur contrée natale, de leur « kursi » comme ils disent. Les églises catholiques étant trop peu nombreuses pour que ces chrétiens puissent tous venir se grouper autour d’elles, il faut donc absolument qu’on aille en établir de nouvelles au milieu d’eux, si l’on ne veut pas les laisser sans les secours