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OBSTACLES À LA CONVERSION
DU JAPON


On ne saurait se dissimuler les difficultés immenses que rencontre actuellement au Japon l’expansion catholique.

Autrefois, en ce même pays, comme nous le fait constater l’histoire, le champ paraissait mieux préparé, la terre plus meuble, le sol moins aride. Durant les deux ans qu’il y a passés, saint François-Xavier a gagné près de 2 000 néophytes ; et, pendant cette période de première évangélisation qui va de 1549 à 1640, le chiffre total des baptisés a presque atteint 2 000 000. Quant au chiffre de la population chrétienne, au moment de son apogée, il s’est élevé à tout près d’un million de fidèles.

Or, les statistiques actuelles sont loin de présenter un résultat aussi consolant. Il est vrai qu’un siècle ne s’est pas encore écoulé, depuis la première réapparition au Japon d’un missionnaire catholique, dans la personne du R. P. Forcade, des Missions Étrangères, (28 avril 1844) ; et encore moins depuis l’ouverture officielle à la France des trois ports de Yokohama, Nagasaki et Hakodate, (9 octobre 1858, seule date depuis laquelle les missionnaires ont pu aborder avec quelque sécurité au Japon). Cependant, malgré soixante années des plus grands efforts, le nombre des chrétiens durant cette période n’a pu grandir que dans une proportion bien inférieure, puisque, même en incluant les dix mille survivants de