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L’ÎLE DE RARAFUTO (SAGHALIEN)

coup de gisements. Cependant, ce charbon est de qualité inférieure à celui de l’étranger ; il est très inflammable et susceptible de causer de graves incendies ; il ne semble pas être arrivé encore à complète transformation.

L’histoire connue de Saghalien, jusqu’à sa division entre la Russie et le Japon, comprend deux époques : celle de sa découverte et celle de l’occupation russe.

Chose étrange ! on a mis deux siècles et demi à découvrir exactement cette île. La première expédition qui fut faite dans ces parages est signalée dans les Annales chinoises. Elle a été conduite par les Japonais en 1613. Mais ces derniers n’ont exploré que la partie méridionale de l’île, comme l’atteste la carte qu’ils en ont dressée à leur retour.

Le premier européen qui parut à Saghalien fut le capitaine hollandais Martin Vries, envoyé trente ans plus tard par le célèbre gouverneur général des Indes Orientales, Antonio van Diemen, à la découverte de l’île « féconde en or et en argent. Gout en sylveryche eylant. » Mais lui aussi n’explora qu’une partie de l’île : la côte orientale jusqu’au cap, auquel il a donné le nom de Cap de Patience.

En 1645, le Russe Vasili Poyarkov descend l’Amour, puis retourne en son pays où il rapporte, qu’à l’embouchure de l’Amour se trouve une grande île habitée par des éleveurs de chiens et d’ours.

Outre ce rapport, qui au fond était exact, il en existe encore un autre : celui de trois Jésuites envoyés de Chine en 1709, par l’empereur Kang-hi, pour étudier la géo-