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Établis à Hakodate, depuis 1859, ils s’étaient vus forcés d’attendre plusieurs années avant de pouvoir pénétrer librement à l’intérieur. Durant cette période, le gouvernement japonais, qui, peu de temps auparavant, venait de persécuter les chrétiens, resta encore très défiant à l’égard des étrangers ; il ne leur concédait entrée libre que dans certains ports comme Nagasaki, Yokohama, Niigata, et Hakodate. Pour circuler à l’intérieur du pays, il fallait obtenir du gouvernement un passeport ; et encore, on ne l’accordait que pour un temps restreint et un parcours déterminé. Enfin, en 1891, cette mesure asservissante pour les missionnaires fut abolie. Aussitôt le P. Faurie, déjà chargé de faire la randonnée apostolique à travers l’île, à la recherche des chrétiens, fit, à l’automne de la même année, l’achat d’un terrain à Sapporo, et le printemps suivant, y construisit une chapelle provisoire.

Sapporo était une ville nouvelle. Elle avait été fondée en 1870, sur l’emplacement d’une forêt vierge, et tracée sur le vaste plan des villes américaines. Elle s’est développée si vite qu’en 1891 elle comptait déjà 15 000 habitants, et le gouvernement jugeait bon de la désigner comme capitale du Hokkaido.

Le choix du P. Faurie était donc très judicieux. Plus tard, on acheta un terrain plus étendu et on y construisit une autre chapelle qui resta en usage jusqu’en 1915, époque à laquelle fut élevée l’église actuelle. Au P. Faurie succéda le P. Lafon, homme de prudence consommée autant que de zèle ardent ; c’est à ses efforts qu’est due la formation de la chrétienté actuelle de Sapporo (Kita 1 jô nord, 1ère rue).

À Muroran, il y eut une première fondation en 1903.