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APERÇU GÉNÉRAL
DU CATHOLICISME


Peu de peuples ont été réfractaires à l’Évangile comme ceux de la Chine et du Japon. Autant que pouvait le permettre leur éloignement, ils n’ont pas été négligés par les propagateurs de notre foi. Mais, accueillant d’abord les missionnaires avec bienveillance, bientôt, dans leur farouche patriotisme, ils ont cru voir en eux de perfides ennemis de leur race et de leurs plus chères traditions. Alors ce fut la persécution et le massacre ; c’est ainsi que les siècles de leur histoire sont marqués du sang des martyrs chrétiens.

Au Japon surtout, ce patriotisme aveugle suffit seul à expliquer tous les faits. L’empereur y possédant à la fois le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel, et même ce dernier à plus juste titre, semble-t-il, puisqu’on le croit fils des dieux, dieu lui-même et père de la nation, le simple exposé d’une doctrine qui prétend saper par la base cette croyance idolâtrique, devait nécessairement donner lieu à un problème extrêmement grave, susceptible de recevoir vite une solution sanglante.

De là, dans l’histoire du catholicisme au Japon, après la courte période de la bonne nouvelle, la longue nuit de la persécution, nuit enfin dissipée par une nouvelle aurore.

La bonne nouvelle du saint Évangile se répandit tout