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grandeurs et misères d’une victoire

à résoudre est la détermination définitive des obligations de réparations de l’Allemagne… »

Et pour mesurer les pertes qu’impose à la France la substitution du plan Young au plan Dawes, il suffit de rapporter les termes de l’exposé, fait à La Haye, par notre ministre des Finances.

Au cours d’un de ces entretiens auxquels M. Snowden sut donner un ton d’une courtoisie si particulière, M. Chéron rappela notamment que, sous le régime du plan Dawes, « la France devait recevoir des sommes sur lesquelles, après le règlement de ses dettes, subsistait un solde variant de 913 millions de marks or en 1929-1930 à 673 millions en 1934-1935, solde qui ne tombait pas au-dessous de 510 millions de marks or durant une période non déterminée, mais sûrement de plus de trente-sept ans. Or, avec le plan Young, le solde de la France se trouve réduit à 420 millions de marks or pendant trente-sept ans. »

Toute hypothèque, tout contrôle sont abandonnés. Le jour où l’Allemagne refusera de continuer ses paiements en espèces[1], nous aurons pour seule ressource de protester auprès de la Société des Nations ou d’organismes internationaux qui, on l’a vu au cours de ces dernières années, n’ont qu’un but faire oublier que la France a vaincu.

  1. Une des particularités du plan Young, c’est de faire disparaître progressivement les prestations en nature. Celles-ci constituaient un des éléments principaux du plan Dawes. Elles devaient aider puissamment à la reconstruction économique de la France. Le plan Young en détermine un montant maximum (750 millions de marks-or) qui diminue d’année en année. Au bout de la dixième elles cessent intégralement.