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le pacte de garantie

CHAPITRE XIV LES CRITIQUES DE L'ESCALIER Les articles de M. Poincaré sur le Traité, ai-je osé dire, sont comme la leçon d'un professeur cir- conspect qui relève les fautes, petites ou grandes, des bons et des mauvais élèves coupables de s'être mis au labeur, tandis que lui, Deus ex machina, se tournait philosophiquement les pouces aux portes du Nirvana élyséen (1). J'ai lu avec patience cet universel réquisitoire d'un homme qui, au courant de tout, n'a rien fait et se rattrape à coups de férule sur le dos de ceux qui ont tenté. Chacun sait que les critiques d'après coup ont pour principal avantage de nous mettre en état de prévoir ce qui est arrivé. Cela rend la discussion plus aisée. Je ne m'arrête pas aux griefs de l'homme d'inac- tion contre les hommes d'action qui ont porté le poids de la bataille. Les colonies qui nous furent (1) Je regrette vraiment d'être si souvent dans le cas de faire intervenir ici l'ancien président de la République et je m'en excuse auprès de lui. Mais puisque le maréchal Foch ne peut pas nous dire dans son Mémorial s'il annexe ou non la Rhénanie, je suis bien obligé d'en référer à son meilleur avocat qui, d'ailleurs, n'en sait pas plus long que lui là- dessus. 213