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l’incident belge

« A vrai dire, dans la journée du 26 octobre, les circonstances très critiques dans lesquelles se débattaient les troupes avaient amené le chef d’État-Major à envisager le repli sur une position plus en arrière, mais vous n’ignorez pas que ce projet n’a pas reçu mon approbation et que je me suis toujours opposé à sa prise en considération. Tout ceci se passait d’ailleurs au mois d’octobre et non pas en novembre.

« Quant au document écrit que vous m’auriez laissé avec vos conseils, je n’ai aucune souvenance de l’avoir reçu. Bien entendu, je sais ce que la cause des Alliés doit à votre énergie et que votre insistance auprès du général Joffre a hâté l’envoi des secours qui nous étaient si nécessaires.

« Je me fais un devoir de vous exprimer à nouveau la gratitude que nous éprouvons tous pour votre aide précieuse en cette occasion.

« Mais vous, Maréchal de France, personnification des vertus chevaleresques d’une noble nation, vous comprendrez, j’en suis sûr, que j’aie le devoir de maintenir intacte la réputation méritée de mes officiers et soldats, à la bravoure et à la ténacité desquels, en dernière analyse, l’heureuse issue de la bataille de l’Yser est due.

« Croyez toujours, monsieur le Maréchal, à mes sentiments dévoués.

« albert ».

Ce fut alors seulement que le maréchal Foch songea à démentir l’interview de M. Stéphane Lauzanne. Les journaux du 20 (la lettre du roi