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Et, se dégageant de toute réticence, le même observateur écrit : « La procédure atomique peut être poussée si loin qu’une compréhension totale nous en soit interdite. Pessimisme prématuré, puisque de nouvelles découvertes peuvent lever tous obstacles. Le noyau d’un atome lourd nous présente, sans aucun doute, un système très compliqué, et, dans un certain sens, un monde en soi, peu ou point influencé par les activités physiques et chimiques dont nous pouvons ordinairement disposer. Quand nous comparons la masse d’un noyau à son volume, il paraît certain que sa densité est de plusieurs billions de fois supérieure à celle de notre élément le plus lourd. Et cependant, si nous pouvions nous faire une image agrandie du noyau, il faudrait nous attendre à ce qu’elle nous fît voir une structure discontinue, occupée, mais non remplie, par les petits édifices d’unités — protons et électrons — en mouvement incessant sous l’action de leurs forces mutuelles. »

Déjà l’illustre savant avait dit :

« L’électron est le corps de la plus petite masse connue de la science jusqu’ici. Il emporte en lui une charge négative, mathématiquement évaluée, d’unités électrostatiques. Sa présence n’a été reconnue que par son rapide mouvement à des vitesses mathématiquement déterminées, avec masse apparente d’unités électro-magnétiques. Cette masse apparente croît avec une vitesse approchée de l’ordre de celle des rayons lumineux…[1]. L’ion négatif se compose d’un électron avec un assemblage de molécules qui lui sont attachées. L’ion positif se compose d’une molécule d’où un électron a été expulsé avec l’assemblage de molécules y attachées…

« Chaque particule de radio-activité projetée en vertu de sa grande énergie cinétique, libère un grand nombre d’ions par colli-

    à tous états d’évolutions, pourrait bien être dépassé par les spectacles de l’atome et de ses feux en perpétuelles girations. Le prodige par excellence, au secret duquel il faudrait atteindre, serait dans les correspondances des systèmes aux deux extrémités du champ de nos sensations. Puissant effet de simplification qui, un jour, paraîtra peut-être à nos neveux la plus naturelle des manifestations élémentaires.

  1. Le principe de la relativité (Einstein) fait attribuer de la masse et du poids à la lumière (Jean Perrin). Et M. Henri Poincaré ajoute que la masse est également sous la dépendance de la direction.