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au soir de la pensée

avec d’autant plus d’attention que l’imprévu se présente à nos yeux, quand nous sommes contraints de reconnaître dans le système électronique un véritable système planétaire.

La découverte de la radio-activité, avec ses trois rayons différents, ne permettait pas d’en rester à des conceptions surannées. On ne nous présente aujourd’hui pas moins de trente formes dérivées du seul uranium. Que dire de ces explosions d’atomes dont les mesures déconcertent la fantaisie ? Les rayons no 1 (Alpha) nous font pénétrer dans l’intérieur de l’atome, et découvrir son noyau. Jaillissement d’une transmutation en atome d’hélium avec une énorme charge d’énergie. Observation, à travers un gaz, non seulement d’un rayon alpha mais encore de toute radiation productrice d’ions ou de toutes particules électrisées. Détermination du nombre et de la masse des atomes ! Nature atomique de l’électricité. Détermination de l’unité de charge, comme du nombre des molécules. Et combien d’autres trouvailles encore !

« Les atomes sont des structures asymétriques en ce qui concerne les unités positives et négatives qu’ils renferment »[1]. La masse de l’atome est la somme des masses électriques des charges d’unités qui la composent. L’observation des rencontres d’atomes montre que, pour l’application des lois de la mécanique, il faut que l’atome se compose d’un petit noyau massif porteur d’une charge d’électricité positive et entouré du nombre d’électrons négatifs nécessaires pour former un atome neutre.

Dans un atome lourd, comme celui de l’or, le rayon du noyau, supposé sphérique, est inférieur au millième de l’atome complet entouré de ses électrons, et comme les électrons extérieurs font nécessairement équilibre à l’attraction du noyau, la disposition et le mouvement doivent être réglés par la dimension de celui-

    les électrons. Le nombre total d’électrons planétaires est égal au numéro atomique de l’élément. Les « isotopes » d’un même élément ont le même nombre d’électrons planétaires, donc les mêmes propriétés chimiques qu’appartiennent aux électrons superficiels. La configuration interne du noyau central diffère seule d’un « isotope » à un autre « isotope » d’un même élément.

    La théorie montre et l’expérience confirme en partie que l’on peut ramener tous les éléments à l’hydrogène et à l’hélium dont ils sont des produits de condensation.

  1. Sir Ernest Rutherford.