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DÉMOSTHÈNE

parole aux armes. Déjà nous trouvons Démosthène dans le plein de l’action militaire, au camp des alliés qui, sous les ordres de Léosthène, assiégeaient Antipater dans Lamia. On sait que les opérations de guerre furent d’abord tout en faveur d’Athènes. Léosthène avait été des premiers à se prononcer hautement pour l’offensive. Il sut donner l’exemple au premier rang. Tous les hommes étaient enrôlés au-dessous de quarante ans. Même part d’improvisations dans les deux camps. La cavalerie thessalienne, très mordante, s’opposait, avec des chances de succès, à la phalange. Si l’élan des premiers jours pouvait se soutenir, la victoire était en vue.

Cependant la position de l’armée athénienne se trouvait des plus périlleuses, prise entre Antipater refoulé dans Lamia, et Cratère, appelé de Phrygie, comme Léonat de Cilicie, au secours du Macédonien. Par une brillante manœuvre, Léosthène bat Léonat et emporte Lamia — mortellement frappé lui-même au moment où la ville succombe — tandis qu’Antipater réussit à gagner les restes de l’armée de secours et se borne à tenir la campagne en attendant Cratère.

Pourquoi faut-il que ce beau fait d’armes n’ait pas eu de lendemain ? Antiphile, qui succédait à Léosthène, ne lui était pas inférieur. Il y avait encore un chef. Trop tôt allait venir l’heure où il