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vécut pendant quelque temps dans l’abondance, mais malheureusement elle fit la connaissance de M. Tur…r (qui était un des chasseurs les plus accrédités de fortune et qui avait déjà trompé plusieurs femmes crédules de la même manière qu’il en usa avec cette dame) qui lui offrit de l’épouser ; elle céda en peu de temps à ses tendres sollicitations : les noces se firent. À peine le premier mois de mariage était-il écoulé que M. Tur…r décampa, après s’être emparé de l’argent comptant, des billets de banque et effets précieux de sa femme, en un mot de tout ce qu’elle possédait ; elle apprit, mais trop tard, qu’avant de l’épouser il avait au moins une demi-douzaine de femmes existantes qu’il avait également traitées. Dans son désespoir, elle résolut d’user de représailles envers tout le sexe masculin et de lever des contributions sur toutes les personnes qui s’adresseraient à elle ; elle a si bien réussi à cet égard qu’après avoir travaillé dans sa vocation présente pendant dix-huit mois consécutifs elle a réalisé une somme de 1, 500 livres sterling.

« Mme L…ne est une fort jolie femme, elle a des yeux noirs très expressifs et de superbes cheveux ; elle est âgée d’environ vingt-cinq ans ; elle a demeuré pendant quelque temps dans New-Compton-Street, n° 10. Nous avouons que nous n’avons pas eu de renseignements sur sa vie, mais nous croyons qu’elle a été pendant quelque temps chez une marchande de modes, près de Leicester-Fields. Elle n’a point l’âme mercenaire, mais elle est très voluptueuse et très agréable.

« Telles sont les principales personnes qui viennent chez Mme Bradshaw, de laquelle nous prenons congé, après lui avoir fait une aussi longue visite.