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« Vers les quatre heures du matin, chaque actrice, accompagnée d’un sacrificateur, se retira dans sa chambre. Bientôt après, Charlotte se jeta dans les bras du comte… pour mettre en pratique une partie de ce dont elle était si grande maîtresse en théorie.

« Nous allons les laisser jusqu’à midi, l’heure du déjeuner, attendu que les fatigues de la soirée doivent leur avoir imposé la taxe nécessaire du sommeil jusqu’à ce moment.



« … La maison de Mme Hamilton[1] peut proprement être regardée plutôt comme une maison d’intrigue qu’un séminaire. Les plus belles femmes galantes de cette capitale la fréquentent très souvent. Mme Hamilton n’avait point le caractère mercenaire des autres mères abbesses : elle aimait mieux traiter d’une partie joyeuse, agréable et amusante que de recevoir des personnes tristes, flegmatiques et ennuyantes, qui chassent la bonne humeur en proportion de l’argent qu’elles dépensent. Les hommes instruits, gais, divertissants et aimables se rassemblaient dans sa maison, moins pour satisfaire aucune passion lascive que pour jouir du plaisir d’être dans une bonne compagnie et pour passer quelques heures dans une agréable société.

« D’après ce genre d’amis et de connaissances de Mme Hamilton, le lecteur est en état de se former une idée du motif qui attirait les visiteurs dans sa maison ; en parlant ainsi, nous ne prétendons point dire qu’elle est la région de l’amour platonique. Non, il n’est point de femmes

  1. Miss Nelly Eliott avait adopté le nom de Mme Hamilton.