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en ce moment, je ne pus retenir mes irritations et je fus prête à le désarçonner par les mouvements violents que je me donnai. Après être resté quelque temps dans une langueur délectable, jusqu’à ce que la force du plaisir fût un peu modérée, mon amant se dégagea doucement, non sans m’avoir témoigné auparavant sa satisfaction par mille baisers et mille protestations d’un amour éternel.

La compagnie, qui pendant notre sacrifice avait gardé un profond silence, m’aida à remettre mes habits et me complimenta de l’hommage que mes charmes avaient reçu, comme elle le disait, par la double décharge que j’avais subie dans une seule conjonction. Mon galant me témoigna tout son contentement et les filles me félicitèrent d’avoir été initiée dans les tendres mystères de leur société.

C’était une loi inviolable, dans cette société, de s’en tenir chacun à la sienne, surtout la nuit, à moins que ce ne fût du consentement des parties, afin d’éviter le dégoût que ce changement pouvait causer.

Il était nécessaire de se rafraîchir ; on prit une collation de biscuits et de vin, de thé, de chocolat ; ensuite la compagnie se sépara à une heure après minuit et descendit deux à deux. Mme Cole avait fait préparer pour mon galant et pour moi un lit de campagne, où nous passâmes la nuit dans des plaisirs répétés de mille manières différentes. Le matin, après que mon cavalier fût parti, je me levai et comme je m’habillais, je trouvai dans une de mes poches une bonne bourse de guinées, que j’étais occupée à compter quand Mme Cole entra. Je lui fis part de cette aubaine et lui offris de la partager entre nous ; mais elle me pressa de garder le tout, m’assurant que ce gentleman l’avait payée fort généreusement. Après quoi elle me rappela les scènes de la veille et me fit connaître qu’elle avait tout vu par une cloison, faite exprès, qu’elle me montra.