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agréable dont je venais d’employer le temps depuis mon lever avait répandu tant d’éclat et de feu sur ma physionomie qu’il me trouva plus belle que jamais ; aussi me fit-il des caresses si pressantes que je tremblai qu’il ne découvrît le mauvais état actuel des choses. Heureusement j’en fus quitte pour prétexter une migraine. Il donna dans le panneau, et, refrénant malgré lui ses désirs, il sortit en me recommandant de me tranquilliser.

Vers le soir, j’eus le soin de me procurer un bain chaud, composé, de fines herbes aromatiques, dans lequel je me lavai, et m’égayai si bien que j’en sortis voluptueusement rafraîchie de corps et d’esprit. Je me couchai d’abord et m’endormis jusqu’au lendemain, quoique très en peine du dégât que le furieux champion de mon cher Will pouvait avoir causé. Je m’éveillai avec cette inquiétude et mon premier soin fut un examen sérieux de la partie offensée. Mais quelle fut ma joie lorsque j’eus reconnu que ni le duvet, ni l’intérieur même n’offraient aucun vestige des assauts qui s’y étaient donnés la veille, quoique la chaleur naturelle du bain en eût dû élargir les parois. Pleinement convaincue de l’inanité de mes craintes, je n’en fis que rire ; charmée de savoir que je pouvais désormais jouir de l’homme le mieux fourni, je triomphai doublement par la revanche que j’avais prise et par les délices que j’avais éprouvées.

L’esprit agréablement occupé par de nouveaux projets de jouissance, je m’étendais mollement sur mon lit ; Will, mon cher Will, entra avec un message de la part de son maître, ferma la porte à mon invitation, s’approcha de mon lit où j’étais dans la situation la plus voluptueuse, et, les yeux remplis de l’ardeur la plus tendre, il baisa mille fois une main que je lui avais abandonnée.

Une chose me frappa tout d’abord : c’est que mon jeune mignon s’était paré avec autant de recherche que le permettait