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chap. ix. — bataille défensive.

donald, Bonaparte, cessant la poursuite, crut devoir se reporter sur Dresde avec la garde impériale.

La bataille de la Katzbach fournit elle-même un exemple semblable. Là aussi on voit le défenseur prendre tout à coup l’offensive, adopter la forme rayonnante, se précipiter sur les corps attaquants et les couper les uns des autres. Trophée de la victoire, la division Pacthod tombait peu de jours après tout entière aux mains des Alliés.

On voit donc que si dans l’action convergente qui lui est habituelle l’attaque possède le moyen d’augmenter la portée de la victoire, la défense trouve de son côté, dans l’action rayonnante qui lui est naturelle, le moyen de grandir les résultats du succès.

Nous affirmons, en tout cas, que la formation concentrée et l’action rayonnante ont pour le moins autant de valeur, au point de vue défensif, que la formation parallèle et l’action perpendiculaire.

On nous objectera sans doute qu’il ressort de l’étude de l’histoire que dans la majorité des grandes batailles la victoire est restée à l’action offensive. Nous sommes loin de nier le fait, mais nous affirmons que la fréquence de ce résultat tient à des causes absolument étrangères à la forme même de l’action, et ne prouve par conséquent rien contre notre assertion que la forme tactique défensive est apte à produire d’aussi grands résultats que la forme tactique opposée. Il est extrêmement rare, en effet, que, non seulement au point de vue du nombre mais encore à tous les autres points de vue, l’attaque ne se présente pas dans des rapports de forces supérieurs à ceux de la défense. Dans de telles conditions, ne se sentant pas ou ne se croyant pas en état de donner une grande portée à sa victoire, le défenseur ne cherche généralement qu’à écarter, à détourner le danger et à sauver l’honneur de ses armes.

ii. 6