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la défensive.

les siens dans une armée toujours concentrée, toujours prête à l’improvisation et sans cesse en contact avec l’ennemi.

Nous ne saurions, en vérité, énumérer toutes les manières de procéder qui peuvent ainsi naître des situations réciproques, de l’influence du terrain et des propriétés individuelles des armées et des généraux en chef.

On reconnaîtra donc qu’il est impossible de formuler un seul principe, une seule règle un peu générale à ce sujet. Loin de trouver les éléments d’une méthode dans l’histoire, on s’y heurte à chaque instant à des cas particuliers qui, souvent étranges, sont parfois inexplicables. Il ne s’ensuit pas, cependant, qu’il soit inutile d’étudier l’histoire à ce point de vue ; lors même qu’elle ne fait ressortir aucun système positif, un jugement exercé y peut souvent découvrir de précieux enseignements.

Nous nous bornerons à rappeler, en terminant, que c’est sur une supposition d’une extrême importance que repose tout ce que nous venons d’exposer ici. Les moyens indiqués par nous n’ont qu’une valeur relative et sont tous déduits de l’hypothèse d’une certaine impuissance réciproque des deux adversaires. Dès que cette hypothèse disparaît on entre dans un tout autre ordre d’idées que régit une loi absolument différente. Or, une hypothèse n’est pas et ne demeure pas toujours juste, et l’on ne saurait, par conséquent, s’entêter dans la forme qu’elle a tout d’abord fait adopter. Cette forme ne peut être obligatoire, et l’on ne doit pas hésiter à la changer contre une plus énergique, dès que l’on s’aperçoit qu’elle n’est pas en rapport avec les efforts que l’ennemi est susceptible de produire.

D’une façon générale, il importe avant toute chose que la défense sache reconnaître si l’envahisseur voudra et pourra enchérir sur elle par des actions de plus