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chap. xxviii. — défense d’un théâtre de guerre.

des adversaires au moins apporte la volonté formelle d’arriver, par les armes, à la solution du conflit.

Seules, et sans exception, les guerres des quinze premières années de ce siècle se sont distinguées par l’énergie de leur direction, et la recherche d’une solution en a si constamment pénétré toute l’action, qu’elles s’imposent tout d’abord à la théorie, et doivent lui servir de base générale. Cependant, comme il est présumable que la majorité des guerres de l’avenir ne présenteront pas ce caractère de grande violence et se rapprocheront, comme par le passé, du type des guerres d’observation, la théorie doit aussi y avoir égard et tenir compte des différents degrés de cette tendance. C’est ce que nous ferons dans l’un des chapitres suivants. Nous allons, cependant, approfondir le cas où l’idée d’une solution dirige et pénètre toute l’action des armes.

C’est le cas de la guerre proprement dite, où, si nous pouvons nous exprimer ainsi, de la guerre prise dans son sens absolu.

La solution par les armes, dès que l’un des deux adversaires la recherche, s’impose aussitôt à l’autre. Tous les efforts du défenseur doivent, dès lors, tendre à se maintenir sur le théâtre de guerre dans des conditions telles que les probabilités de solution soient constamment en sa faveur. Or la solution peut naître, soit d’une bataille, soit d’une série de grands combats, soit même de la simple éventualité de combats rendus possibles par les dispositions réciproques des forces opposées.

Nous croyons l’avoir dit et démontré chaque fois que nous en avons trouvé l’occasion, la bataille est le plus puissant et le plus habituel des moyens de solution. Cette considération doit donc, tout d’abord, porter le défenseur à tenir ses forces dans le plus grand état de