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la défensive.

Ces trois premiers éléments sont les mêmes que dans la tactique.

4o La coopération du théâtre de guerre.

5o Le concours des populations.

6o Les grandes forces morales.

Cherchons maintenant à nous rendre compte du parti que l’attaque et la défense sont chacune en état de tirer de ces six grands éléments du succès stratégique.

Dans la stratégie comme dans la tactique, le défenseur a l’avantage du terrain tandis que l’agresseur a celui de la surprise ; mais dans la stratégie ce dernier avantage peut parfois prendre une bien plus grande importance. Il ne manque pas d’exemples, en effet, où l’imprévu de l’attaque stratégique a terminé la guerre comme par un coup de foudre, tandis qu’il est rare que la surprise tactique conduise à une grande victoire. Cependant, comme la réussite de ce moyen stratégique laisse tout d’abord supposer des fautes aussi graves qu’exceptionnelles de la part de la défense, ce n’est aussi que très exceptionnellement que l’attaque trouve l’occasion d’en faire la très large application.

Quant au second mode de surprise qui consiste à se porter sur un point de l’ennemi avec des forces numériquement supérieures à celles dont il dispose en cet endroit, nous avons déjà vu que dans la tactique il donne l’avantage à la défense. Il en est de même, à cet égard, dans la stratégie.

Sans doute, si le défenseur devait occuper pour les défendre directement toutes les parties faibles de son théâtre de guerre, ainsi isolées les unes des autres, les portions de ses troupes seraient sans cesse exposées à la supériorité numérique relative des attaques de l’ennemi. Mais ici encore l’art défensif moderne, modifiant ses procédés dans sa marche progressive, a insensiblement introduit une méthode nouvelle. Le dé-