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CHAPITRE XIX.

défense des rivières et des fleuves (suite).


Il nous reste à parler de l’action que, lors même qu’ils ne sont pas directement défendus, les rivières et les fleuves exercent néanmoins sur la défense d’une contrée.

Lorsque, par sa vallée principale et les vallées secondaires de son bassin, un cours d’eau constitue un obstacle considérable de terrain, il est, par cela même et d’une façon générale, avantageux à la défense. Quant à l’influence spéciale que cet obstacle peut exercer, elle varie nécessairement suivant le caractère particulier de chaque cours d’eau.

La question présente trois aspects différents selon que le fleuve court parallèlement, obliquement ou perpendiculairement à la frontière, c’est-à-dire au front stratégique de la défense. Si le fleuve a son cours parallèle à la frontière, il faut encore distinguer s’il est placé derrière l’armée défensive ou derrière l’armée attaquante, et, dans l’un comme dans l’autre cas, tenir compte de la distance qui sépare le fleuve de l’armée formée en avant de lui.

Lorsqu’une armée placée en position défensive a derrière elle, à une distance qui n’excède pas une journée de marche, un fleuve important présentant un

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