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la défensive.

sans aucune valeur, et nous ne les mentionnons ici que parce que certains auteurs accordent beaucoup trop d’importance à toutes ces misères.

Nous nous en tiendrons donc à l’étude des quatre questions que nous avons indiquées plus haut.


1re question :

Étant donné que de plusieurs routes qui relient les deux nations voisines, on ne puisse ou ne veuille en fortifier qu’une, quelles sont les considérations qui doivent présider au choix de cette route ?


Pour traiter cette question avec plus de clarté, nous prendrons pour exemple l’Allemagne du Sud dans ses relations avec la France. Il faut donc se reporter ici au cours supérieur du Rhin. Représentons-nous ce vaste terrain comme un tout dont nous voulons faire le système de défense sans tenir compte de son partage politique en États différents. Nous allons tout d’abord nous heurter à une grande incertitude, car il se présente un grand nombre de routes magnifiques et fort habilement tracées qui conduisent du Rhin dans l’intérieur de la Franconie, de la Bavière et de l’Autriche. Il ne manque sans doute pas de villes, telles que Nuremberg, Wurtzbourg, Ulm, Augsbourg, Munich qui, par leur grandeur, se signalent entre toutes ; mais, à moins qu’on ne veuille fortifier chacune de ces grandes villes, il faut cependant se décider à faire un choix parmi elles. En outre, et bien que, suivant les principes que nous avons déjà fixés, on regarde comme nécessaire de fortifier les villes les plus importantes et les plus riches, on ne peut méconnaître que, en raison de la distance qui sépare Nuremberg de Munich, l’objet stratégique que devra remplir la première de ces villes sera sensiblement différent de celui auquel la seconde devra ré-