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la défensive.

rence celles qui sont placées près des ports et des rades ou sur les grands neuves et dans les montagnes.

Les grandes villes et les grandes routes ne vont pas les unes sans les autres, et sont, en outre, en rapports naturels intimes et constants avec les grands fleuves et les points importants des côtes maritimes. Ce sont donc là quatre éléments qui marchent de pair et sans se contredire. Les montagnes seules font exception à la règle, par la raison qu’on y rencontre rarement de grandes villes. Il suit de là que si la situation et la direction générale d’un système de montagnes le rendent propre à constituer une ligne de défense, il devient nécessaire d’en fermer les routes et les passes par de petits forts qui, n’ayant que ce but spécial, sont construits le plus économiquement possible. On réserve alors uniquement pour les grandes villes les grands ouvrages défensifs.

Si jusqu’à présent nous n’avons tenu aucun compte de la frontière même et n’avons rien dit de la forme géométrique de la ligne des places fortes ainsi que des conditions géographiques de leur emplacement, c’est que nous tenions à ce que les premières fixations que nous avons établies fussent tout d’abord regardées comme les plus importantes, et que nous estimons que dans un grand nombre de cas, et particulièrement quand il s’agit de petits États, elles répondent à tous les besoins. Cependant il peut arriver que ces fixations ne soient pas toujours suffisantes, et que par conséquent il soit nécessaire d’en établir de nouvelles. Parmi les États de grandes dimensions, il en est qui sont couverts de villes importantes et sillonnées de nombreuses grandes routes, tandis que d’autres en sont presque entièrement dépourvus. Les premiers sont fort riches, et, bien qu’ils aient déjà un grand nombre de places fortes, veulent souvent encore en élever de