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LA TOMBE


Au fronton du portail funèbre je lis l’intimation de mettre pied à terre ; à ma droite quelques débris sculptés dans les roseaux, et l’inscription sur un formidable quartier de granit noir avec inanité détaille la législation de la sépulture ; une menace interrompue par la mousse interdit de rompre les vases, de pousser des cris, de ruiner les citernes lustrales.

Il est certainement plus de deux heures, car au tiers déjà du ciel blafard j’aperçois le soleil terne et rond. Je puis jusqu’au mont droit embrasser la disposition de la nécropole, et, préparant mon cœur, par la route des funérailles, je me mets en marche au travers de ce lieu réservé à la mort, lui-même défunt.

Ce sont d’abord, l’une après l’autre, deux montagnes carrées de briques. L’évidement central s’ouvre par quatre arches sur les quatre points cardinaux. La première de ces salles est vide ; dans la seconde une tortue de marbre