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Parmy toutes les vertus qui éclatèrent dans sa personne celle qu’il ayma par-dessus toutes les autres fut la chasteté […].[1] Il fut enterré dans le cimetière de S. Nicolas du Chardonnet dans l’endroit où l’on enterre les prestres de la Communauté mais comme ce cimetière a été changé à cause du bastiment de la nouvelle église, on en a retiré les cendres qui sont à présent dans la chapelle du S. Sacrement du costé du midy.[2]

Ce détail de la vie de Matthieu Beuvelet est tiré en partie des mémoires de la Communauté de S. Nicolas du Chardonnet et de ceux de sa famille.



Antoinette Vuanet, veuve d’Antoine Beuvelet et sœur de Mathieu Beuvelet. D’après Claude Leleu, Histoire de Laon, Archives Départementales de l’Aisne, ms. 551, t. II, p. 884-885.

Après avoir souligné l’importance du rôle de Mathieu Beuvelet dans les diocèses de Laon et de Reims Claude Leleu est amené à parler des œuvres de charité, de l’Hôpital général et des divers services d’Eglise destinés à soulager les misères tant temporelles que spirituelles. Le rôle de la sœur de Mathieu Beuvelet, tante de Nicolas Roland, y apparaît comme essentiel.

Le lieutenant de la ville de Laon ayant privé l’Hôpital d’importantes ressources, le cardinal intervint et la Providence divine suppléa, par des charités nouvelles, à ce que les autorités de ville refusaient.

[p. 884] 1656. Dieu cependant n’abandonna pas sa maison. Les charités ne se ralentirent pas car une bonne veufve appellée Antoinnette Vuanet[3], veufve d’Antoine Beuvelet en son vivant grenetier au

  1. Aux dix lignes de panégyrique qui suivent, le témoignage de Joseph Grandet, contemporain moins enclin à louer les personnalités de Laon, est préférable : « Il s’appliqua fortement à l’étude des Conciles et des Pères et ce fut dans ces sources qu’il puisa l’esprit et la science de l’état ecclésiastique dont il a été si rempli […]. Il avait une trés grande facilite à s’exprimer de vive voix et par ecrit […]. Il disait que Dieu lui ayant donné une voix et une poitrine faibles qui l’empêchaient de parler, il avait récompensé de la facilité de composer afin que, s’il ne pouvait être utile de vive voix aux ecclésiastiques ses confrères il le pût être par ses écrits […]. Il dit en mourant que l’une de ses plus grandes consolations dans ce dernier moment, était d’avoir gardé le temps des interstices prescrits par l’Eglise pour la réception des saints Ordres (J. Grandet, Les saints prêtres français, éd. Letourneau, Paris 1897, 2e série, p. 255).
  2. L’église Saint-Nicolas du Chardonnet, vétuste au décès de Beuvelet, fut reconstruite presque aussitôt après, à partir précisément de 1656 (Jacques Hillairet, Evocation du vieux Paris, t. I, 1952, p. 568). Mais elle ne sera achevée qu’en 1667 (Schoenher, t. 1, pp. 202-211).
  3. Et non pas Vuarnet comme on écrit parfois et comme l’indiquent certains manuscrits. Mais il reste légitime de lire, en raison de l’évolution de la graphie des usages de l’imprimerie, soit Wanet, soit Vuanet.