Page:Claude Leleu - Histoire de Laon, ms. inédit, t. II, (p. 677-692, p. 884-885).pdf/13

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des choses ridicules et extravagante.[1] Il expliqua le simbole mais il ne put achever, la mort l’ayant prévenu. Il composa encore plusieurs petits ouvrages et abrégés pour servir aux catéchistes et aux pères, mères, maistres et maistresses afin de les diriger dans l’éducation des enfans et des domestiques.

Le désir qu’il avait de voir de bons ecclésiastiques et ouvriers dans la vigne du Seigneur l’obligea de composer un petit livre pour exhorter les personnes zélées pour le bien de l’Eglise à soutenir la bourse cléricale du séminaire S. Nicolas du Chardonnet[2] en contribuant de leurs aumônes à ce pieux dessein qui eut tout le succès qu’on pouvait attendre.[3]

Etant à Reims et voyant que dans cette ville métropolitaine les catéchismes étoient négligez, que les curés ne les faisoient faire qu’en carême et mesme sans beaucoup d’attention et de vigilance de leur part, il porte le curé de S. Simphorien à le faire dans sa paroisse tous les dimanches.[4] Il fut secondé dans cette bonne oeuvre par les sieurs Augier[5] et Callou[6] qui, depuis, furent préposés au séminaire, de laditte ville nonobstant la contradiction des chanoines de laditte église qui est la première collégiale.[7] Il inspira mesme à des personnes

  1. Jeune théologal, Nicolas Roland fut amené, lui aussi, à demander à un prêtre de suspendre ses prédications dans la cathédrale (Doc. IX, 6).
  2. La Bourse cléricale était une création de Bourdoise destinée à favoriser études ecclésiastiques en subventionnant les jeunes gens dépourvus de richesses familiales. Bien évidemment, ce fut une création collective des premières personnes qui fournirent à Bourdoise les fonds indispensables. En Schoenher, t. I, p. 124, on trouve les noms de plusieurs de ces bienfaiteurs qui s’engagèrent à constituer une bourse commune en proportion de leurs moyens. C’était en 1637.
  3. Le Catalogue de la Bibliothèque de S. Nicolas du Chardonnet, saisi lors de la Révolution française énumère : Méditations sur les principales vérités chrétiennes, Instruction sur le Manuel, Le Symbole des Apôtres expliqué et divisé en Prônes (publié après le décès de l’auteur), Méditations sur les principales vertus chrétiennes et ecclésiastiques, Conduite pour les exercices des séminaires, la Vraie et solide dévotion, Règlement des Catéchismes, Adresse très utile pour se préparer à bien faire une retraite (Bibliothèque de l’Arsenal à Paris, ms. 848).
  4. C’était la paroisse baptismale de Nicolas Roland.
  5. Il n’est pas interdit de lire Angier au lieu d’Augier. Les deux formes se rencontrent en CL 26, 27, 38, 39, 40, 41. Une Appoline Angier ou Augier fut épouse puis veuve de Guillaume Rogier, notaire agissant parfois conjointement avec André Augier (ou Angier) également notaire. La signature d’André Angier se lit en CL 26, p. 203 (reproduction photographique). Le prêtre associé à Callou dans l’oeuvre des séminaires est inconnu de Schoenher. Nous savons pourtant que le notaire Guillaume Rogier (1615-1678) eut de Claude Marlot (1620-1681), fille de Jean Marlot (1652), de très nombreux enfants dont les deux prêtres, Guillaume Rogier (1624-1724) et Nicolas Rogier (1654-1733) qui furent, l’un après l’autre supérieurs des Sœurs de l’Enfant Jésus fondées par Nicolas Roland (CL 41, 1, p 164) C’est dire à quel point les Rogier, Angier et Roland étaient proches dans leurs relations courantes. Nicolas Roland n’était-il pas petit-fils d’une Marie Marlot tandis qu’André Angier, le notaire, avait épousé une Jacqueline Marlot (1627-1672) fille du Jean Marlot décédé en 1652 ?
  6. Jacques Callou, supérieur du séminaire de Mgr Le Tellier, était une personalité de haute vertu, de grande sagesse, qui joua un rôle important de conseiller - parfois trop réticent - à l’égard de saint J.B. de La Salle. Cf. Poutet, t. I, pp. 7196-722 et t. II, p. 19, n. 6.
  7. La paroisse Saint-Symphorien était celle des parents du futur dirigé de Nicolas Roland, Jean-Baptiste de La Salle, né en 1651 (CL 26, pp. 211-212).