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souvenir frémissant d’admiration superbe ou de douceur. Oui, tant qu’il sera là, comme il l’a dit, un jour, il y aura du génie debout sur notre France.

Il hoche la tête parfois en parlant de ses œuvres à venir qu’il achèvera, Deo volente ! comme il dit. Puis, souriant et dans ce style plein d’éclairs et d’images qui est à lui et qui, encore une fois, n’est qu’à lui : — Il est peut-être temps, ajoute-t-il, de désencombrer mon siècle !

Désencombrer ! Il l’a rempli, il l’a fécondé, il l’a fait pleurer, palpiter, soupirer, chanter, il l’a fait vivre, ce siècle grand par la science, par le progrès matériel, par le télégraphe, la vapeur, l’invention qui décuple l’existence ou qui la défend contre la mort, — mais plus grand peut-être encore, oui plus grand, par le cri, par le soupir d’un Hugo qui amène aux yeux une larme et par l’ode, par son ode immortelle, — hymne de la patrie et de la famille, — qui fait les croyants, les amoureux, les pères et les héros !