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Monsieur Mauvin rentra dans sa chambre afin d’y prendre son trousseau de clefs et pria le jeune homme de le suivre :

— La pièce située au-dessus de la chambre que vous occupez est une ancienne bibliothèque des barons de Sauré. On y a accès par l’escalier de la tourelle.

Et M. Mauvin ouvrit la mystérieuse porte condamnée située au fond du couloir et que Dauriac avait vainement essayé d’ébranler quelque temps auparavant.

Les deux hommes s’engagèrent dans un escalier en spirale et arrivèrent ainsi dans une immense pièce :

— Voici, dit M. Mauvin, la salle de la bibliothèque. C’est ici que le père du dernier baron de Sauré passa, dit-on, sa vie dans l’étude de l’alchimie. Le malheureux recherchait, comme tant d’autres fous, la pierre philosophale. On prétend qu’il mourut à la tâche dans cette salle même.

Dauriac avait parcouru la pièce du regard : elle était déserte. On n’y voyait qu’une large table, quelques chaises couvertes de poussière et un meuble dont les battants étaient ouverts. Quant à l’assassin inconnu, il avait disparu.

Par où ? Les fenêtres étaient closes.

— Cette chambre, demanda Dauriac, ne donne accès dans aucune autre ?

— Cette aile du château ne contient, que cette unique chambre au second étage.

Dauriac ouvrit les fenêtres et s’assura qu’un homme n’eut pu les franchir : elles étaient à une très grande hauteur. Tout ce qu’il trouva ce fut le trou qui, comme il l’avait présumé, avait été pratiqué dans le plancher et par lequel le poignard meurtrier était lancé dans la Chambre Noire.

Après avoir constaté l’inanité de leurs recherches, les deux hommes rentrèrent, très perplexes, dans leurs chambres respectives.


LE CHASSEUR ROUGE


Le lendemain matin, Raymond Dauriac télégraphiait à un sien ami, Georges Savanne :