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PROJET TRIDON

La Commune, considérant que le commerce doit être fondé sur la confiance et la bonne foi réciproques ;

Que c’est rabaisser les négociants que d’introduire dans leurs rapports les agissements judiciaires ;

Que tout délai ou division de paiement ne fera que reproduire la même gêne, et qu’il importe de déblayer le terrain pour faire refleurir le commerce et l’industrie ;

La Commune décrète :

1o Toute poursuite pour effet de commerce est suspendue pendant trois ans ;

2o Un comptoir spécial sera fondé sous les auspices de la Commune pour servir d’intermédiaire entre les divers intéressés.

Étant donné qu’il fallait voter quelque chose, ce projet me satisfaisait provisoirement. De cette façon, pas de poursuites, pas de papier timbré, pas d’huissier !

Et, puisque les commerçants se prétendaient tous dans la même situation, ils devaient avoir tous le même intérêt à se ménager et à s’entendre entre eux.

Nous ne fûmes que sept à la Commune qui le comprirent ainsi.

Le 18 avril, le décret sur les échéances paraissait en tête du Journal Officiel, et le jour même les journaux, et, avec eux, bon nombre de notables commerçants de Paris, nous traitaient d’ignorants et d’énergumènes.

Et nous ne l’avions pas volé !