Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/138

Cette page a été validée par deux contributeurs.

port dise que si l’on supprime, il faut remplacer, et que la liquidation des Monts-de-Piété n’y soit qu’à l’état de projet, ils la dénoncent comme un fait accompli. Écoutez-les braire :

« Le Journal officiel de la Commune publie un rapport de la Commission du travail et de l’échange concluant à la liquidation radicale des Monts-de-Piété. On ferme ainsi aux travailleurs la seule source de crédit qui leur soit ouverte en temps de chômage et de maladie ; on supprime ainsi une institution utile, sans avoir rien à mettre à la place, etc. »

Elle est propre, l’institution utile ! Ce qui vaut autrement mieux que cette institution, ce sont les bonnes rentes dont jouissent les enquêteurs, et qu’ils prélèvent sur le salaire des producteurs qui sont obligés de courir au Mont-de-Piété emprunter trois francs sur leurs nippes pour manger, et que, neuf fois sur dix, ils ne peuvent pas dégager.

Elle est jolie ! la source de crédit à 12 ou 14 pour cent d’intérêts ! Et quelle belle organisation sociale que celle qui n’offre d’autres ressources aux travailleurs que d’engager pour cent sous ce qui leur a coûté vingt ou trente francs, pour vivre en temps de chômage ou se soigner en cas de maladie !

J’entends dire à chaque instant, et ça me met hors de moi, que les femmes ne comprennent rien à la question sociale, qu’elles ne veulent même pas en entendre parler. Allons donc ! Et après tout, combien donc y a-t-il d’hommes qui s’en occupent sérieusement ?

S’il est vrai que