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Philodamus, citoyen d’Opunte (77), non parce qu’il avait été accusé en son absence, ce qui de toutes les iniquités est la plus révoltante, mais lorsqu’il était à Rome comme député de ses concitoyens ? Ce que ces juges, dans une cause assez peu importante, ont prononcé pour être fidèles à l’équité, hésiterez-vous de le prononcer dans une affaire extrêmement grave, surtout lorsqu’une autorité respectable a devancé votre décision ?

XLV. Mais, Verrès, quel est l’homme que vous avez traité avec cette révoltante injustice, contre qui vous avez reçu une dénonciation en son absence, qu’en son absence vous avez condamné, non pas seulement sans accusation et sans témoins, mais encore sans accusateur ? Quel homme ? grands dieux ! je ne dirai pas qu’il était votre ami ; quel titre plus cher parmi les mortels ! je ne dirai pas qu’il était votre hôte ; quel titre plus sacré ! car je n’aime point à le reconnaître dans Sthenius. Si même j’avais un reproche à lui faire, c’est qu’un homme si vertueux et de mœurs si pures ait, en votre personne, invité un scélérat couvert de crimes à venir loger dans sa maison ; et qu’ayant été, ou étant encore l’hôte de G. Marius, de Cn. Pompée, de C. Marcellus, de L. Sisenna (78), un de vos défenseurs, et de tant d’autres citoyens recommandables, il n’ait pas craint d’associer votre nom à tous ces noms illustres. Je ne me plains donc point des droits de l’hospitalité violés, ni du crime que vous avez commis dans cette circonstance. Ce que je dis ici n’est point pour ceux qui connaissent Sthenius, c’est-à-dire pour aucun de ceux qui ont été en Sicile ; nul d’entre eux n’ignore quel rang Sthenius occupe dans sa ville ; combien il est considéré et respecté de tous les Siciliens : je veux seulement que ceux qui n’ont jamais été dans cette province, puissent