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ce qu’il avait recueilli de la succession de Malleolus, après des instances réitérées, il déclara enfin un million de sesterces ; puis, au bas d’une page de son registre, et sur la barre accusatrice de sa mauvaise foi(130), il écrivit un dernier article, portant qu’il avait livré à l’esclave Chrysogon six cent mille sesterces des deniers de son pupille Malleolus(131). Comment un million de sesterces s’est-il trouvé réduit à six cent mille ? comment ce chiffre de six cent se trouve-t-il faire le compte avec tant de précision. que, tout comme pour l’argent destiné à Cn. Carbon, on voit ici un reliquat de six cent mille sesterces ? Comment cette somme a-t-elle été portée en compte comme délivrée à Chrysogon ? Pourquoi ce dernier article à la fin de la page, et sur la barre de la page ? C’est à vous d’en juger. Cependant, après avoir reconnu six cent mille sesterces, il n’en a pas remis cinq mille. Quant aux esclaves, depuis sa mise en accusation, il en a rendu, à la vérité, quelques-uns, mais les autres sont restés en son pouvoir, il retient même à tous leur pécule et leurs suppléans(132).

XXXVII. Quelle admirable tutelle ! Voilà l’homme qui mérite qu’on lui confie ses enfants, qui respecte la mémoire d’un collègue, d’un ami mort, qui redoute l’opinion des vivants ! Ce n’était pas assez que l’Asie entière se fût abandonnée à votre rapacité, ce n’était pas assez pour vous de pouvoir mettre toute la Pamphylie au pillage : peu satisfait de tant de proies si riches, il fallait encore à votre rapacité la spoliation d’un héritage, la spoliation d’un pupille, la spoliation du fils d’un collègue. Ici ce ne sont plus des Siciliens ni des laboureurs, qui, comme vous le dites, viennent vous assaillir ; ce ne sont point des hommes que vos décrets, que vos ordonnances ont irrités, soulevés contre vous : c’est Malleolus que j’ai