Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/378

Cette page n’a pas encore été corrigée
363
DE GUILLAUME DE NANGIS

il découvrirait l’auteur d’un si horrible maléfice, car il voyait que cela avait été fait pour quelque maléfice, mais il en ignorait absolument l’auteur et la nature. Enfin, au milieu des réflexions dans lesquelles il était plongé, reconnaissant que la boîte était nouvellement faite, il fit venir tous les charpentiers. Leur ayant demandé qui d’entre eux avait fait cette boîte, l’un d’eux s’avancant avoua que c’était lui, disant qu’il l’avait vendue à unhomme appelé Jean, du prieuré, sans savoir à quel usage il la destinait. Celui-ci soupçonné fut pris et appliqué à la question ; il avoua tout ; il accusa un nommé Jean de Persan d’être le principal auteur et chef de ce maléfice, et lui donna pour complices un moine de Cîteaux, apostat et principal disciple de ce Persan, l’abbé de Sarcelles, de l’ordre de Cîteaux, et quelques chanoines réguliers. Ayant tous été saisis et enchaînés, ils furent amenés à Paris devant l’official de l’archevêque et d’autres inquisiteurs de la perversité hérétique ; Ceux qu’on soupçonnait de ce maléfice ayant été interrogés sur la manière de le faire, répondirent que si après trois jours, retirant le chat du coffre, ils l’eussent écorché et eussent fait avec sa peau des lanières tirées de telle sorte qu’en les nouant ensemble, elles fissent un cercle au milieu duquel pût tenir un homme, cela fait, un homme se plaçant au milieu dudit cercle, et ayant soin avant toute chose d’enduire son derrière avec ladite nourriture du chat, aurait appelé le démon Bérich ce démon serait venu, et répondant à toutes les questions, aurait révélé les vols, les voleurs, et tout ce qui est nécessaire pour accomplir un maléfice quelconque. Après que ces aveux eurent