Page:Chrétien - Du diagnostic de la gestation chez les grandes femelles domestiques.djvu/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.
- 29 -

On rapproche ainsi de la main de l’opérateur les parties qu’il doit explorer.

On a beaucoup discuté sur l’utilité et les dangers de ce moyen de diagnostic. D’Arboval, dans son Dictionnaire de médecine et de chirurgie, le repousse absolument et dit à ce sujet :

« Beaucoup de femelles ne s’y prêtent pas et celles qui sont bien portantes s’y refusent toujours. Il ne peut donc être toléré que dans un cas maladif qui indique un grand intérêt à s’assurer si la gestation est réelle ou non. » Demoussy est du même avis ; il estime que ce procédé ne peut être mis en usage que sur la poulinière massive et peu irritable ; mais qu’il excite dans la jument fine et nerveuse, des mouvements violents et presque convulsifs, pouvant devenir la cause de l’avortement. Aussi déclare-t-il qu’il ne conseillera jamais aux propriétaires d’en faire usage. Rainard dit qu’il ne doit être employé qu’avec beaucoup de ménagements et dans certains cas déterminés. Huzard le considère comme un moyen certain de reconnaître la plénitude de la jument même au troisième mois de la gestation ; mais il ne croit pas aussi qu’il soit d’une innocuité parfaite, car il dit qu’il ne faut y avoir recours que dans quelques cas particuliers, par exemple, lorsqu’il s’agit de se prononcer judiciairement, sur l’état de plénitude ou de viduité d’une jument.

M. Boiteux, ancien vétérinaire militaire et ancien chef de service à l’École vétérinaire de