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la certitude dès qu’on pourra y joindre le développement du ventre dont nous allons parler bientôt.

On a souvent observé sur les femelles pleines, surtout chez la vache, des bizarreries de l’appétit ; elles mangent de la terre, boivent l’eau dégoûtante des mares, rongent les murs, mordillent le cuir, ont plus ou moins de pica.


4o Ralentissement des allures. — Le ralentissement des allures peut être constaté facilement chez les juments, plus employées comme forces motrices que les autres femelles. Après la conception, elles deviennent molles, lentes, peu sensibles au fouet, à l’éperon et aux autres instruments excitateurs ; elles trottent et surtout galopent ou sautent difficilement. Comme le dit M. Magne, « elles n’exécutent plus de mouvements désordonnés, soit que le fœtus les gêne, soit que le tempérament change, soit que l’instinct les avertisse qu’elles ont leur progéniture à conserver. » Cependant ces changements se manifestent très irrégulièrement et il est bon nombre de juments chez lesquelles ils ne sont nullement sensibles et qui continuent à faire des services rapides, avec la même vitesse et la même énergie que d’habitude, presque jusqu’au moment de la parturition. On en cite même qui, à une période très-avancée, ont pu, sans accidents, prendre part aux luttes extrêmement pénibles de l’hippodrome. Le plus généralement, du reste, le fait n’est bien marqué que pendant la