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Pendant la dernière moitié de la durée de la gestation cette prédisposition diminue, et d’autant plus que l’époque du part se trouve plus rapprochée ; on remarque même, vers les deux ou trois derniers mois, une tendance à l’amaigrissement, et cela se comprend facilement car, à cette époque plus que jamais, la mère a besoin, non-seulement de fournir à son entretien, mais encore au développement de son produit. Les bouchers savent fort bien que les bêtes, dont la gestation est avancée, sont moins grasses intérieurement, et surtout moins lourdes qu’on ne pourrait le supposer d’après les signes extérieurs.

Quoi qu’il en soit, le signe qui nous occupe n’a de valeur réelle pour le diagnostic que par les circonstances dans lesquelles il se produit.

Si donc, on voit augmenter d’embonpoint une femelle dont le lait s’est tari accidentellement ou parce qu’elle cesse d’être nourrice, ou celle dont on a augmenté la nourriture, ou bien encore celle qu’on fait passer d’un travail fatigant à un repos absolu ou presque absolu, sans diminuer proportionnellement sa ration, il n’y aura rien à en conclure. Mais si le même effet s’observe chez une bête qui a été saillie un mois ou deux auparavant, sans que son travail ait été diminué ni sa ration augmentée, et si les chaleurs ne se sont plus montrées depuis lors, on pourra regarder la gestation comme au moins probable. Ces probabilités augmenteront et pourront même atteindre presque à