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Si, au contraire, la jument n’a pas été fécondée après un ou plusieurs accouplements, ce qui est assez fréquent chez elle, ses vices s’exagèrent, et telle jument qui, avant d’être saillie, était seulement ce qu’on appelle chatouilleuse, un peu irritable, devient complètement inabordable, pendant quelque temps, après une ou plusieurs saillies infructueuses.

La gestation produit chez la jument pendant quelque temps un effet identique à celui que produit, d’une manière durable, la castration, qu’elle soit pratiquée sur un mâle ou sur une femelle. Chez la vache un phénomène semblable peut aussi se faire remarquer, mais plus rarement et moins accentué ; la vache fécondée est plus tranquille, prudente, évite de se heurter aux autres vaches. Si elle est en troupeaux, elle est indolente, refuse le combat dans le pâturage.


3o Disposition à l’engraissement. — Chez les femelles qui ont été fécondées, on remarque peu de temps après l’accouplement un surcroît d’activité dans tous les actes de plasticité. Chez la jument et la vache, c’est vers la fin du premier ou deuxième mois que cette prédisposition à l’engraissement commence à se manifester. Ce fait est d’ailleurs très bien connu de tous les agriculteurs et nourrisseurs, attendu qu’ils savent en tirer un excellent parti en faisant saillir les vaches ou les brebis dont la dernière destination est pour la boucherie.