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ne faut pas s’étonner, lorsque la pêche manquait, d’y voir régner la gêne et quelquefois la misère noire. C’est ainsi que M. Painchaud se plaignait, dans une lettre à son frère Joseph, de n’avoir reçu, une année, que quarante minots de dîme et quelques quintaux de morue.

Le 12 octobre 1808, M. Painchaud écrivait à Mgr Plessis : « Le Révd. Père Fitzsimmons étant arrivé ici, à Percé, samedi dernier, et la mission n’étant point finie, nous avons partagé la besogne. Il doit achever à Percé et à la Pointe-Saint-Pierre, peut-être à Douglastown ; et moi, les quatre postes en remontant droit de Percé à Bonaventure sans arrêter. Votre Grandeur doit savoir qu’Elle peut compter sur ma bonne volonté pour tout ce qu’Elle veut et désire de moi. »

Le Père Fitzsimmons se fixa à Bonaventure pour desservir cet endroit et les autres missions du golfe, jusqu’à Gaspé. Mais ce bon père se découragea vite ; un bon matin il partit pour Halifax avec l’intention, disait-il, de se rendre en Espagne et d’y entrer dans un monastère de son ordre.

M. Painchaud fut en conséquence chargé de ces missions.

Mgr Plessis fit sa première visite pastorale dans la Baie des Chaleurs en 1811. Ce fut pour M. Painchaud un grand sujet de joie et d’encouragement. L’illustre prélat était accompagné de M. Desjardins, ancien missionnaire de Carleton, trop heureux de revoir ses chères missions dont il avait conservé un si doux souvenir et qu’il continuait à protéger, et du Rév. R. Gaulin, diacre. Partis de Québec le 4 juin, Mgr Plessis et ses compagnons, se rendirent directement aux Îles de la Madeleine, puis, pénétrant dans la Baie des Chaleurs, prirent terre à Nipisiguit (Bathurst N. B.), où M. Painchaud était déjà rendu pour offrir ses hommages au prélat et préparer l’itinéraire de la visite en la Baie des Chaleurs.