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Claude Paysan
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Elle eut un air contrit. Puis douloureusement, comme pour reprocher :

— Et pour votre vieille mère, Claude ?… Alors c’est moi qui lui en porterai…

C’est vrai, il n’y avait plus pensé, lui, tout au grand trouble qui l’agitait de la tête aux pieds…

— Ah ! non ! gardez-les, mademoiselle Fernande, répondait-il…

… Il ne savait plus comment arranger ça… il éprouvait du plaisir et de la peine à la fois…

… C’était pourtant vrai, sa mère… Ses lèvres tremblaient ; il se démenait sans savoir…

Puis joyeusement tout à coup :

— Non, gardez-les, je vais courir lui en chercher d’autres.

Ceci accommodait tout. La joie soudaine de Claude rejaillissait sur Fernande qui ajoutait de ses lèvres roses déjà reprises de leur doux sourire habituel :

— Comme ça, c’est bon… allez tout de suite.

Et comme elle s’éloignait :

— Au revoir, monsieur Claude…

Alors, Claude, très vite, à la course à travers les pièces ensemencées, retourna en chercher… des cerises pour sa mère… plein son chapeau.

… Comme il rentrait en retard pour son repas, encore essoufflé de sa précipitation, perlant les sueurs fines :

— Pauvre vieille mère… comme j’ai travaillé dur, va…