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Claude Paysan

sur son chemin, les branches d’arbustes dont les feuilles le frôlaient en caresses.

… Un humble petit toit pointu se dessinait déjà, tout près… les volets fermés du côté du soleil…

… Au bord de la grève il y avait encore des planches allongées en lavoir sur de rustiques chevalets.

Les mêmes cerisiers… la même clôture haute autour…

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— Claude !

— Jacques !

Deux cris, jaillis comme des bondissements du cœur ; deux étreintes où se fondaient toutes les larmes, toutes les souffrances indicibles devinées rien que dans le long embrassement muet dont ils s’enlaçaient.

— Claude !…

— Jacques !…

Ils avaient répété leurs noms pour être bien sûrs…

Et ils se regardaient, la gorge serrée, s’examinant, comme tâchant de se deviner l’âme rien que par les yeux.

En eux-mêmes, ils concluaient : Lui aussi a donc souffert…

… Claude cherchait un bon endroit pour se dérober et échanger là en secret leurs sensations profondes… Non, pas ici… pas ici… quelqu’un pouvait passer, quelqu’un pouvait les entendre, des connaissances, des amis, des indifférents, d’autres, à qui il faudrait peut-être parler, qui les interrogeraient, qui