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XXVII


… C’était longtemps plus tard.

… Ils s’en allaient par les champs. Claude et Fernande, bras dessus, bras dessous, follement. Toutes les routes qu’ils suivaient étaient vertes : il n’y avait que des brises douces et des chansons autour d’eux, que des roses sous leurs pas, que des soleils éblouissants partout… Les grives, les linottes curieuses, les petits chardonnerets jaunes tendaient la tête à travers les feuilles pour les regarder passer.

Non, jamais Claude n’avait imaginé un bonheur semblable. Et quand il se demandait comment tout cela était arrivé, il lui fallait un peu réfléchir, car ça n’était pas très net dans sa tête.

Pourtant, oui, il se souvenait maintenant… Un jour il avait eu cette audace, puisée il ne savait pas juste où, de déclarer son amour sans espoir à Fernande. Il le lui avait déclaré tout simplement comme une de ces choses folles, une de ces histoires invraisemblables que l’on raconte aux enfants pour les amuser. Il savait bien que ça ne lui servait guère d’avouer ainsi ces secrets qui la feraient plutôt rire, sans doute, mais il trouvait cela bon de confesser tous les détails de sa vie.

Il lui avait rappelé tous ses souvenirs passés… Ainsi, leurs rencontres… la première, en charrette, avec Jacques ; une autre fois qu’il lui avait donné