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sent[1]. (Mais à propos du verset) Pseaume de David au sujet de sa fuite de devant Absalon son fils, pourquoi dit-on cantique (מזמור) de David lorsqu’il fallait dire plutôt lamentation (קינה) de David ? R. Siméon, fils d’Abisalon, dit : cela s’explique par une similitude[2]. La chose se passe ici comme avec un homme qui a laissé sortir une obligation de payer une dette sous son nom et qui en est triste avant de s’en être débarrassé ; mais aussitôt qu’il s’en est débarrassé il s’en réjouit. De même David, en entendant que le Saint, béni soit-il, lui disait (II. Sam. XII, 11.) : voici je m’en vais faire sortir de ta propre maison un mal contre toi, en fut affligé, car peut-être, disait-il (l’instrument de ce malheur) sera un domestique (עבד) ou un bâtard (ממזר) qui n’aura pas pitié de moi[3] ; mais lorsqu’il vit que c’était Absalon, il s’en consola, et c’est pourquoi il dit cantique ou Pseaume (מזמור).

R. Johanan disait encore au nom de R. Siméon, fils de Johaï : il est permis d’entrer en lice avec des impies dans ce monde ; car il est dit (Prov. XXVIII, 4.) : ceux qui abandonnent la loi louent le méchant, mais ceux qui gardent la loi leur font la guerre. Dans le même sens une Baraïtha nous apprend que R. Dostaï, fils de Matun, disait : il est permis d’entrer en lice avec les impies dans ce monde ; car il est dit : ceux qui abandonnent la loi louent l’impie, etc. Mais c’est peut-être pour empêcher l’homme d’être impie[4] que l’on doit dire ainsi ; car il est écrit (Pseau. XXXVII, 1.) : ne te dépite point à cause des gens malins, ne sois point jaloux (תקנא) de ceux qui s’adonnent à la perversité. Rép. : C’est ainsi que pourrait l’en-

  1. En peu de mots David se plaint plus amèrement de la guerre d’Absalon son fils que de celle de Gog et Magog ce qui prouve qu’une progéniture perfide, etc.
  2. משל par une similitude, par un exemple, par une parabole.
  3. Dans le cours de notre version nous rencontrerons plusieurs traits de la haine et du mépris que les Juifs ressentent pour les esclaves et pour les fils illégitimes.
  4. C’est-à-dire, pour l’effrayer par l’idée qu’il trouvera par tout un parti d’opposition.