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וטהר ? qui signifie la pureté du jour ; selon le dicton des hommes : le soleil se couche et le jour s’épure[1]. En Occident (ou en Palestine) personne n’a entendu cette sentence de Rabba, fils de Raf Chila. Mais lorsqu’on y fait la question[2] : ces paroles ובא השמש signifient-elles le coucher du soleil ? et que signifie וטהר ? signifie-t-il la pureté du jour ? ou plutôt (les premières) signifient-elles l’entrée de la lumière du soleil ? et que signifie וטהר ? la pureté de l’homme ? On s’applique à lever (toutes ces incertitudes) par la Baraïtha ; car comme on enseigne dans la Baraïtha qu’un signe de cette chose (c’est-à-dire du moment où les prêtres impurs mangent les offrandes) est le lever des étoiles, on doit en conclure, que (l’expression ובא השמש) signifie le coucher du soleil, et que le mot וטהר veut dire la pureté du jour[3]. Mar dit (dans la Mischna)  : depuis l’heure où les prêtres rentrent pour manger l’offrande. Mais je peux lui objecter cette autre tradition[4] : « Depuis quand lit-on le Chema des vêpres ? De

    La plus légère connaissance de la grammaire hébraïque suffit pour s’apercevoir que l’auteur de cette remarque n’avait aucune idée du génie de la langue de la Bible qui n’a ni parfait ni futur, mais seulement des aoristes dont la signification est déterminée par la phrase.

  1. À la lettre : le soleil ternit sa splendeur, etc. c’est-à-dire, l’hémisphère du jour s’obscurcit peu à peu jusqu’à ce qu’il soit dégagé entièrement des rayons de la lumière. Pour les hommes de ces temps, la nuit était sacrée et le jour profane.
  2. La Ghémara répète les traditions en termes et par extensum, il faut savoir en choisir la partie qui cadre avec la question qu’elle agite.
  3. Il faut observer que si le Talmud n’explique pas le passage de la Bible : le soleil se couche et il devient pur selon le sens plus naturel du texte sacré, c’est qu’à rigoureusement parler l’impureté ne cesse pas au moment où le soleil se couche, mais lorsqu’on a fait le sacrifice expiatoire, de sorte que les prêtres ne pouvaient manger leurs offrandes, que lorsque la lumière du jour disparaissait totalement et que les étoiles paraissaient. Il paraît par ce passage, que les docteurs de la Palestine ne s’abandonnaient pas aux subtilités grammaticales comme ceux de Babylone.
  4. Le verbe ורמינה qui est une composition et une abréviation vulgaire des trois mots ורמי אנא איהי et moi j’objecte cela, indique ordinairement une contradiction apparente entre deux passages de la