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aussi Judas, et ils soutiennent que les fils d’Assamonée ont été les auteurs des quatrièmes. C’est de ces quatre sources que sont dérivées parmi eux toutes ces doctrines qui, quoique futiles pour la plupart, leur paraissent de la science la plus profonde, et dont ils nous parlent avec ostentation. Dans un autre passage[1] à ces quatre genres ou recueils de traditions il en ajoute un cinquième attribué comme il dit à David, quoiqu’il eût été fait après le retour de la captivité. Cette confusion d’époques reparaît dans plusieurs autres monumens de l’antiquité judaïque. Il observe en outre que le travail d’Akiva remontait jusqu’au delà de la même captivité de Babylone, et que les traditions des fils d’Assamonée, remontaient aux temps d’Alexandre et d’Antioque. Sans entrer ici dans des discussions chronologiques qui sont étrangères à notre sujet, nous remarquerons seulement qu’on peut déduire avec beaucoup de probabilité du témoignage de St Épiphane que les Juifs ont eu de tous temps un corps de traditions couchées par écrit, et que c’est à tort que plusieurs Rabbanites s’obstinent aujourd’hui à regarder un de leurs Écrivains du second siècle de l’Église comme le premier auteur de la Mischna[2]. Les Karaïtes s’éloignent bien moins qu’eux de la vérité historique en soutenant que la tradition, telle qu’elle se trouve consignée dans le Talmud, tire son origine de Jehuda ben Tabbaï et de Simeon ben Schetuch qui furent contemporains de J. Hircan et dont le premier disait qu’il fallait se conformer seulement à la Loi écrite tandis que l’autre vouloit lui faire marcher de pair la loi orale. Mais comme nous avons déjà donné l’origine critique du Talmud dans notre Théorie du Judaïsme, nous nous bornerons à exposer ici ce qu’en pensent les Rabbins.

  1. Haeres. XIII. p. 332.
  2. Nous verrons dans le Traité talmudique Taanith quelques traces d’anciens recueils de traditions perdues. Jo. Selden (in Prolegomenis ad uxorem hebraeam p. 17.) est d’avis qu’avant J. Ch. existait un abrégé des six ordres de la Mischna écrit par le célèbre Hillel et nous allons entendre parler Maimonides de Juda le Saint non comme un auteur, mais comme un simple compilateur.