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que ou cabalistique, que la véritable intelligence de la loi. Ayons de nouveau recours à un exemple.

Dieu défend dans la Bible[1] de travailler le septième jour de la semaine ; mais dans le Talmud[2] il est censé déterminer trente neuf espèces d’œuvres serviles défendues pendant le Samedi ; et indiquer sous chacune de ces espèces principales un nombre infini d’autres œuvres secondaires également défendues. Il suffit donc que les Juifs soient en état de lire dans le Talmud pour savoir ce que Dieu a voulu commander ou défendre dans la Bible relativement à l’observance du Samedi. Ainsi une seule et même autorité suprême ordonne aux Israélites et interprète ce qu’elle leur ordonne.

En observant que les Juifs d’avant la captivité de Babylone ont été plus enclins à l’idolâtrie, à la rébellion etc. que ceux qui vécurent après cette même captivité et qui vivent maintenant dans l’état de dispersion, on s’est demandé et on se demande encore la cause qui a pu produire cette altération dans le caractère d’un peuple si opiniâtre d’ailleurs[3]. Nous accorderons sans aucune difficulté aux véritables connaisseurs de l’antiquité hébraïque que d’un côté l’accomplissement des prophéties et de l’autre l’établissement des écoles et des Synagogues ont dû beaucoup contribuer à changer son cœur et ses penchans. Nous croyons cependant que la cause principale qui a produit ce phénomène est l’ascendant que la tradition Talmudique a toujours exercé sur la masse des Juifs depuis cette époque. Les Docteurs de la loi qui dans les écoles et dans les synagogues prêchaient et enseignaient la divinité de la tradition, finirent par élever dans le Talmud un rempart contre toute sorte d’innovation. Ils établirent cet ordre de choses stationnaire et pacifique qui dure jusqu’à nos jours.

Tant que, comme nous l’avons dit dans notre Théorie, les esprits des docteurs israélites furent pénétrés de

  1. Exod. XX, 8-10.
  2. Schabbath 73, 1.
  3. V. Jahn Archaeologia biblica. P. III, § 312.