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2o. que depuis le trône de la divine Majesté, jusqu’à la surface de la terre, tout est rempli de sphères célestes habitées par des créatures d’un ordre supérieur, qui tendent leurs mains secourables à l’homme, pour le faire monter graduellement vers la divinité[1].
3o. que par les lettres et par les nombres différemment combinés on a produit le monde et on peut produire des effets surprenans[2].

Les docteurs de la loi ont en usage d’appeler le monde inférieur, l’œuvre de la création (מעשה בראשית) en fesant allusion à la cosmogonie de Moïse, et le monde supérieur, œuvre du charriot (מעשה מרכבה) en fesant allusion à celle d’entre les visions d’Ézéchiel où la gloire de Dieu est apparue à ce prophète assise sur une sphère à quatre roues ou à quatre cercles[3]. Ils regardent selon Maimoni-

  1. Voy. ce que dit Mosheme dans son histoire ecclésiastique sur le système de Basilide, prince des Gnostiques. Nous sommes en devoir d’avertir qu’on aurait tort de croire que les anciens philosophes orientaux, en s’abandonnant à des recherches de ce genre, ne se sont jamais rencontré sur le chemin des découvertes. La Cabale contient le germe de plusieurs vérités étonnantes dont la philosophie de nos jours n’a pas manqué de se parer sans indiquer la source où elle est allée les puiser. L’astronomie aussi lui doit beaucoup plus qu’on ne le croit communément ainsi, que nous le verrons tout à l’heure.
  2. Voy. les travaux sur la Cabale de M. le Profr. Molitos et la sacra scrittura illustrata con monumenti Fenico-Assirici ed Egiziani da Michel-Angelo Lanci Fanese. Roma, 1827. Je suis loin de trouver justes dans toutes leurs parties les diverses interprétations de la Bible que l’on donne dans ce dernier ouvrage, à l’aide de la Cabale ancienne ; mais si les paroles des anciens n’ont pas été telles que M. Lanci les leur met en bouche, la tendance de leur esprit a été sans doute telle qu’il nous la représente.
  3. Ézéch. I et X. M. Lanci laisse entrevoir au chapitre Ier de la IIIe Part. de son ouvrage (p. 145.) qu’il est tenté de regarder comme un symbole des sphères célestes les roues d’Ézéchiel (presso le ruote o celesti sfere). Mais j’ose espérer de son impartialité qu’il voudra reconnaître que cette idée m’appartient et que je la lui ai communiquée dans une courte entrevue que nous avons eue ensemble à Varsovie en 1822 ou 23. Quelques mois après cette entrevue je fis publier en Italie un mémoire sur la nouvelle explication que je proposais du Charriot d’Ézéchiel en l’envisageant comme un système planétaire emprunté aux