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d’un haut intérêt dans l’étude des maladies, et servir à élucider la formation des calculs urinaires, pour ne parler ici que de cette affection qui donne trop souvent lieu à des maladies graves chez les herbivores, et notamment chez le bœuf et le mouton. Les analyses comparées faites jusqu’à ce jour démontrent :

1o Que les matières organiques très-azotées, l’urée, l’acide urique, sont en grande proportion dans l’urine des carnivores ;

2o Que c’est surtout à l’acide urique qu’est due l’acidité de l’urine ;

3o Que cet acide est remplacé dans l’urine des herbivores par l’acide hippurique ou uro-benzoïque combiné à la soude et à la potasse, ce qui explique l’alcalinité de l’urine des herbivores ;

4o Enfin, que les urines des herbivores contiennent du carbonate calcaire, que l’on ne rencontre point dans l’urine des carnivores.

Le poids de l’eau existant dans l’urine de tous les animaux varie beaucoup dans l’état de santé. En général, on peut dire avec certitude que la quantité d’urine expulsée par les carnivores, les herbivores et les omnivores, est généralement la conséquence de l’augmentation ou de la diminution de l’eau. Après l’eau, l’urée, très-riche en azote, est la substance qui varie le plus dans ses proportions, du moins dans l’urine des carnivores, et cette variation est subordonnée à la nature de l’alimentation que reçoivent ces animaux. Le jeûne, l’exercice musculaire surtout, diminuent la quantité d’urée et d’acide urique de l’urine ; aussi chez les chiens sédentaires, nourris abondamment avec des matières animales, l’urine est-elle