Page:Chefs-d’œuvre de Lord Byron, trad. A. Regnault, tome II, 1874.djvu/94

Cette page n’a pas encore été corrigée

Dans la vie elle était si tranquille et si belle
Qu’avec ses traits plus doux la mort dessus glissa.
Ces roses, froides fleurs, qui s’effeuillent sur elle,
Sa main, froide à présent, tendrement les pressa,
Comme sans le savoir et dans la rêverie,
En dormant, ah ! pleurer semble une moquerie !
Ces beaux cils longs et noirs, d’où la neige ressort,
Voilaient ces yeux privés de ce feu qui rayonne,
Où la pensée éteinte est enfouie et dort,
La mort s’appesantit sur cet œil, noble trône.
Des divines clartés, qu’elle en vient effacer
Dans leur dernière éclipse, on a vu s’affaisser
Leur orbite d’azur. Un charme encor respire,
Sur sa bouche voltige, erre un dernier sourire,
Qui veut s’en éloigner seulement pour un temps.
Mais là le blanc linceul et la tresse flottante
Jusqu’aux bords du tombeau, longue encor, palpitante
Naguère aux jours d’été, léger jouet des vents
Échappant au bandeau qui l’enchaînait captive,
Tout et la pâle joue ont déjà réclamé
Le cercueil pour ce rien, pour une ombre plaintive.
Pourquoi reste-t-il près d’un être inanimé ?

XXI


Il ne demande rien. Il doit se satisfaire
De ce premier aspect d’un front, marbre glacé.