Page:Chefs-d’œuvre de Lord Byron, trad. A. Regnault, tome II, 1874.djvu/36

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Le zéphir cependant souffle pur sous le ciel,
L’aile du vaisseau fuit, comme un faucon, lancée,
Et bientôt a franchi les groupes d’Archipel
Gagnant le port avant le matinal sourire ;
Le télescope alors dans le golfe a plongé.
Du Pacha, sur les eaux où la flotte se mire,
On compte chaque voile et maint vaisseau rangé.
Sur le Turc imprudent les feux brillent en rade.
Conrad inaperçu passe en sécurité
Et jette l’ancre au point où sera l’embuscade,
Gardé des espions par le cap projeté
Dont la forme dans l’air fantastique est pendante.
La troupe, d’un élan, s’est levée en sursaut,
Non du sommeil, mais prête et toujours vigilante,
Sur la terre et sur Tonde à chaque rude assaut.
Pendant ce temps son chef en un calme sauvage
Lui parle, et c’est pourtant de sang et de carnage !